Cette page bilingue français-berbère est à l’attention particulièrement des familles et des enfants pour faire découvrir, en vrai par le texte, le roman de chacal de Brahim Zellal.
Nous vous souhaitons bonne lecture et écoute !
Asebter-agi asinutlayan tafransist-tamaziɣt, atan i twaculin d tarwa akken ad issinen – s tidett deg yeḍrisen – tamacahutt n wuccen i d-yeǧǧa Brahim Zellal.
» A weltma, d acu kem yeǧǧan dagi ? Izem, mi d-urweḍ tamellalt, yečči-tt, talli timital-im zedlent. Mi ssefṛuṛxent, ffɣen-d yefrax, a ten sḍefṛent tyemmatin tiseɛdiyin s iguduyen d tmizar d tebḥirin, nitni d isbaḥḥanen irkwell d ičuččiwen yirkwell. Mi ɛyan di tikli d uxbaḍ d tyessawt, neɣ yenɣa-ten usemmiḍ, ad ten-jemɛent seddaw wafriwen-nsent iwakken ad ḥmun ad steɛfun. Ad imɣurent, ffɣent-d irkwell d tifrax d sut n tcebbubin! ».
Au bout d’un certain temps, le chacal alla trouver la poule et lui chanta la chansonnette appropriée :
« Ma (bonne) sœur, lui dit-il, pourquoi restes-tu ici ? Le Lion mange tes œufs au fur et à mesure qu’ils sont pondus, alors que tes pareilles sont en train de couver . Lorsque les petits seront éclos, les heureuses mères conduiront les poussins gracieux et piaillant sur les tas de fumier, dans les jardins du bord du village et dans les vergers. Quand ils seront fatigués de courir, de gratter pour chercher leur nourriture, ou qu’ils auront froid, elles les rassembleront sous leurs ailes : ils se réchaufferont et se reposeront. Puis, ils grandiront et deviendront des poulettes à aigrettes ».
La poule ne lui répondit rien sur le moment, mais elle poussa des soupirs. Il lui avait fait perdre la foi !
Au bout de quelques jours, elle suivit ses conseils, alla trouver le Lion et lui dit : « ô Roi des Animaux, laisse-moi partir, je suis fatiguée (de servir) ».
Le Lion essaya, mais en vain, de la retenir, de la ramener dans la bonne voie. Il supplia, menaça, mais elle resta inflexible.
Alors le Lion la brisa d’un coup de patte et dit au chacal : « Va l’enterrer, Ben Yacoub ! ».
Le chacal l’emporta, la dévora, lécha le sang.
Tout heureux, il pensait : les beaux jours sont proches !