Témoignage – Zina, adhérente de longue date apporte son témoignage sur sa rencontre avec Idir à Lyon. Un homme simple, humble, tranquille porteur d’une culture, de l’espoir de vie d’une langue et acteur de toutes les libertés. Il savait parler aux plus anciens comme aux enfants des nouvelles générations toujours avec considération, respect et bienveillance. Allez, Zina, raconte-nous ce beau souvenir avec tes mots et tes émotions :
Le souvenir que je garde est son dernier passage dans les salons de l’Hôtel de Ville pour le Nouvel An berbère, organisé par l’Association Awal Grand Lyon, en 2014, qui a marqué les esprits par la foule d’invités, si dense.
J’étais chargée de rester auprès de lui afin de répondre à ses besoins avant son passage sur scène. Mais préalablement le Maire de Lyon de l’époque, en plus d’être fan, a souhaité le rencontrer spécifiquement dans son bureau et c’est à cette occasion qu’IDIR a reçu la médaille de la Ville de Lyon.
Je connaissais l’artiste à travers ses CD, ses concerts donnés sur les différentes scènes de Lyon et de la région. Des concerts où il créait un climat particulier avec ses belles mélodies qui s’adressaient à l’âme de chacune, de chacun. Ses concerts étaient immuables, mais je n’étais pas lassée.
Mais ce soir-là, j’ai rencontré un homme modeste, simple dans son attitude, malgré sa notoriété. Il n’avait pas le comportement exigeant, voire égotique qu’on pourrait trouver, peut-être, chez certains autres artistes.
J’ai souhaité lui faire signer mes disques 33 tours collector aujourd’hui (ses premiers enregistrements), ce qu’il a accepté avec plaisir.
Son calme était apaisant pour moi qui étais l’une des bénévoles, un peu stressée, par cette célébration de Yennayer.
Au moment d’entrer sur scène, il s’est préparé tranquillement, il a mis sa chemise rouge, a pris sa guitare et… revient sur ses pas pour me dire « j’ai oublié de mettre mes lunettes ». Il n’en avait sans doute pas ou moins besoin au quotidien, mais pour respecter son image vis-à-vis de sa maison de disques, il devait les porter. « Ce sont des verres blancs, me dit-il, en souriant » !
Il est parti, précédé par un autre bénévole de la soirée, à la rencontre de son public…. Je l’ai retrouvé au dîner après sa prestation.
En repensant à cette image d’un homme marchant vers ce pourquoi il était venu, je l’imagine aujourd’hui en ce jour anniversaire, marcher dans la lumière de sa Kabylie natale ou au pays imaginaire de la mort et de la vie !
Idir est vivant, oui, car telle est la signification de son prénom.